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Interview Lucie Freyssinet

Lucie Freyssinet, La Corrézienne

Client : La Corrézienne

Site Web : la-correzienne.com

Date : juil­let 2019

« Lucie Freyssinet, une jeune Corrézienne passionnée au tempérament de gagnante ! »


Je suis très heureuse, avec La Corrézienne, de partager l’interview réalisée cet été de Lucie Freyssinet, la jeunesse montante de cette entreprise dynamique ! 

Qui êtes-vous et quel est votre parcours ?

Je suis en train de terminer mes études à l’INISUP, l’école de commerce de Brive-la-Gaillarde, où j’ai préparé une formation continue sur trois ans. J’ai eu l’occasion de faire de nombreux stages, dont un de trois mois aux Etats-Unis. 

Lucie, pouvez-vous me parler plus en détail des stages que vous avez effectués ?

En première année j’ai travaillé tous les jeudis au marché de Brive où je m’occupais de la communication, des réseaux sociaux et de l’animation. J’ai ensuite passé sept semaines au service commercial d’une entreprise de cartonnage à Uzerche, la Smurfit Kappa. En deuxième année, je suis allée chez Day by Day à Brive, une épicerie vrac, qui est devenue notre client depuis. Enfin cette année, j’ai fait cinq mois de stage chez Valade à Lubersac, un fabricant de confitures et de compotes. Commerciale, je m’occupais de promouvoir leurs deux nouvelles marques, We Bio et Léonce Blanc. Lorsqu’une collègue commerciale a quitté l’entreprise, je l’ai remplacée quatre mois comme chef de secteur Nouvelle Aquitaine en grandes surfaces. Ce stage a été le plus formateur. 

« Une belle histoire de famille »

Quelle est l’histoire de l’entreprise familiale ? Comment est née la marque La Corrézienne ? C’est l’oncle Sagne, un arrière grand-oncle de mon père, qui a créé l’exploitation. Il élevait des vaches laitières et cultivait des céréales. Plusieurs générations se sont succédé dont mes grands-parents. Ma grand-mère effectuait les livraisons de lait tous les matins. Mon père a commencé à travailler sur l’exploitation puis en 1985 il a souhaité changer de production et s’est mis à cultiver des fruits rouges. Une belle idée qui l’a conduit à une belle histoire : ma mère est venue cueillir les framboises un été et elle est restée ! La marque La Corrézienne est née (c’est ma tante qui a dessiné le logo du panier avec les fruits). Mon grand-père, qui, au tout début, était plutôt réticent de voir son fils innover, est maintenant fier de son parcours. Aujourd’hui j’aimerais reprendre l’entreprise avec mes parents et je serai la cinquième génération.

Quel est le business model et qui sont vos clients ?

Nous faisons du b to b avec des grandes surfaces comme Leclerc et Carrefour ainsi que des grossistes. Nous livrons les boulangers, les pâtissiers, les restaurants, les collectivités dont les maisons de retraite et les écoles. Nous participons quelquefois à des événements sportifs comme des courses de vélo pour lesquelles nous fournissons des gourdes de compotes. En b to c, nous avons le magasin d’Uzerche situé sur l’exploitation.

Lucie, vous êtes producteurs pour certains produits et qui sont vos fournisseurs pour le reste ? 

Nous sommes producteurs de fraises, framboises, poires, pommes, haricots verts ainsi que de châtaignes, noisettes et céréales. Mon père descend au MIN (Marché d’Intérêt National) de Toulouse tous les mercredis et en remontant il s’arrête à Montpezat-de-Quercy où il travaille avec un producteur de melons, abricots, prunes et cerises. Il se fournit en artichauts, pêches, nectarines et asperges à Agen chez Aurières, une entreprise familiale, ainsi qu’à Allassac pour les tomates.

« Con­vivi­al­ité et esprit familial »

Qui sont vos concurrents ?

Nous ne pouvons pas vraiment parler de concurrents car les grosses coopératives de pommes comme Perlim et Limdor sont des groupes immenses qui livrent les grandes surfaces en passant par leurs centrales d’achat. En local nous n’avons pas vraiment de concurrents. Nous avons fait le choix de ne pas faire partie d’une coopérative pour nous démarquer et avoir l’opportunité de choisir nos prix et de garder notre liberté. Nos clients aiment venir chez nous pour la convivialité et l’esprit familial.

Vous êtes-vous orientés vers l’agriculture raisonnée et le bio ?

Au début nous faisions de l’agriculture raisonnée mais pas de bio et petit à petit, la tendance aidant, nous y sommes venus. Nous avons aujourd’hui deux variétés de pommes bio, dont la Story qui se conserve longtemps. Nous ne traitons pratiquement pas les fraises, les framboises et les haricots verts. Nous lâchons des insectes dans les plantations pour qu’ils mangent les pucerons. Nos noisetiers et châtaigniers sont aussi en production bio. 

Quels obstacles rencontrez-vous sur ce marché ?

Le principal obstacle reste le recrutement du personnel. Nous avons des difficultés à recruter en saison car les gens qui restent en Corrèze ont déjà un emploi. En ce moment, nous sommes 50 dont 40 saisonniers, qui sont français mais aussi polonais, portugais ou marocains. Nous avons deux saisons : la saison des pommes en automne et en hiver et la saison des fruits rouges au printemps et en été.

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Quelles sont vos principales réussites ?

Ma principale réussite pour le moment reste la création des réseaux sociaux de La Corrézienne. Nous avons mis en place du mailing avec un fichier client pour les promotions et cela marche, les gens viennent grâce à cela. C’est dans l’air du temps !

Avez-vous identifié des échecs ?

Nous rencontrons tous les jours des problèmes. Nos échecs d’aujourd’hui sont nos réussites de demain comme la météo par exemple qui est très aléatoire et dont nous sommes dépendants. Nous venons d’investir dans une nouvelle plantation de framboisiers et cette année elle n’a presque rien donné. Il a beaucoup plu au printemps puis ensuite il a fait très chaud. Au-dessus de 30 degrés les végétaux se bloquent. Mais rien n’est perdu, nous espérons une meilleure récolte l’année prochaine.

« Nous créons un point de vente aux nouvelles Halles Alimentaires de Brive »

Comment envisagez-vous l’avenir de La Corrézienne ?

Nous créons à l’automne prochain un point de vente aux Halles Alimentaires de Brive, plus petit qu’à Uzerche, avec une offre de tapas à déguster sur le pouce. J’ai d’ailleurs inventé des recettes/assortiments de petites planches : une végane avec légumes et pesto, une avec légumes et charcuterie puis une légumes et fromage. Nous pensons aussi proposer des salades de fruits et des smoothies pour le goûter en complément de nos produits transformés. Nous mettons en place un système de commerce interne : si j’achète du fromage et de la charcuterie, je les achète à mes confrères présents sur la halle, qui feront de même à l’inverse. Nous serons trois, deux personnes à plein temps et une à mi-temps. Ce corner sera ouvert du mardi au vendredi de 7h30 à 14h, le samedi de 7h30 à 20h00 et le dimanche de 9h à 14h. Une nocturne par mois est prévue, qui ciblera un commerçant à chaque fois. C’est novateur et de plus en plus tendance dans les grandes villes. Nous sommes d’ailleurs allés visiter les Halles de Bacalan et Talence à Bordeaux pour y puiser de l’inspiration.

Lucie voilà pour le court terme, mais vous êtes jeune, avez-vous des idées pour la suite ?

C’est une histoire de famille. Mon petit frère passe son baccalauréat l’an prochain et pense préparer un IUT de biologie pour rejoindre l’entreprise ensuite, dans la production. Il apportera sûrement de nouvelles idées. Je garderai la partie commerce. Pour le moment je me concentre sur les Halles. Nous recommençons aussi petit à petit à faire des marchés, comme à Concèze et Panazol. C’est du travail mais une ambiance sympa !

Votre site internet est-il seulement une vitrine ou les clients peuvent-ils effectuer des achats ?

Notre site est marchand mais seulement pour nos produits transformés car nous ne pouvons pas envoyer de produits frais. Mais il est obsolète et doit être repensé. 

Lucie, quelle est votre conclusion ?

Je reprendrai la devise de la famille : « qui ne tente rien n’a rien » ! Il faut beaucoup de courage, d’audace et de passion pour ce métier mais si nous avons envie de réussir, beaucoup de projets nous attendent !

Interview menée et rédigée par Valérie Chèze, juillet 2019

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