Il est en effet très difficile parfois de traduire ou d’interpréter une langue et les conséquences, si elles sont parfois simplement risibles, peuvent se révéler dans certains cas beaucoup plus graves.
Aujourd’hui je vais commencer par vous livrer un petit florilège.
Cela ne date pas d’hier
∙Dans la Bible déjà on trouve des erreurs de traduction. Mais oui ! D’ailleurs mesdames ce n’est pas une pomme qu’Ève aurait croquée. Il n’y avait en réalité pas de pommes à cette époque. Ce qui signifiait un fruit quelconque (pomum) s’est transformé en fruit du pommier (malum). L’arbre de la connaissance ne serait donc pas un pommier mais très probablement un figuier.
∙Plus loin, toujours dans la Bible, on lit qu’ « il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume des Cieux » (Mt, 19, 24). D’où sort ce chameau, complètement hors contexte ? Eh bien c’est une erreur de traduction du texte grec : le traducteur de cet Évangile en latin a confondu les mots kamelos (chameau) et kamilos (câble). Mais l’image étant parlante, on l’a gardée.
∙Connaissez-vous Sainte Ursule, cette princesse bretonne qui aurait été martyrisée par les Huns pour avoir refusé d’épouser leur chef ? On raconte qu’elle a été tuée ainsi que ses onze mille suivantes. Elle n’aurait en fait été accompagnée que d’une seule femme, son amie Undecimille. Ce prénom si original aurait mis les traducteurs sur le mauvais chemin, le transformant en « Undecim Milia », onze mille en latin.
∙Dans la Bible déjà on trouve des erreurs de traduction. Mais oui ! D’ailleurs mesdames ce n’est pas une pomme qu’Ève aurait croquée. Il n’y avait en réalité pas de pommes à cette époque. Ce qui signifiait un fruit quelconque (pomum) s’est transformé en fruit du pommier (malum). L’arbre de la connaissance ne serait donc pas un pommier mais très probablement un figuier.
∙Plus loin, toujours dans la Bible, on lit qu’ « il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume des Cieux » (Mt, 19, 24). D’où sort ce chameau, complètement hors contexte ? Eh bien c’est une erreur de traduction du texte grec : le traducteur de cet Évangile en latin a confondu les mots kamelos (chameau) et kamilos (câble). Mais l’image étant parlante, on l’a gardée.
∙Connaissez-vous Sainte Ursule, cette princesse bretonne qui aurait été martyrisée par les Huns pour avoir refusé d’épouser leur chef ? On raconte qu’elle a été tuée ainsi que ses onze mille suivantes. Elle n’aurait en fait été accompagnée que d’une seule femme, son amie Undecimille. Ce prénom si original aurait mis les traducteurs sur le mauvais chemin, le transformant en « Undecim Milia », onze mille en latin.
Des erreurs amusantes
∙Lettre française au lieu de préservatif (capote anglaise) ou bien mouche ouverte au lieu de braguette ouverte (open fly) dans un roman de Margaret Atwood font sourire. Tout comme cette méconnaissance du jargon maritime de l’abbé Prévost, dans son Histoire générale des voyages paru en 1746 qui traduisait que William Towston « suspendit à son mât son vieux bonnet avec lequel il se conduisit à l’île de Wight » alors que n’ayant plus de voile entière, le navigateur avait employé un « bonnet », une voile légère attachée à une voile principale inférieure.
∙Le gallois est une langue compliquée et à Swansea, au Pays de Galles, les panneaux routiers sont écrits à la fois en anglais et en gallois. En 2008, il a fallu faire un nouveau panneau. On a alors écrit au traducteur pour aller plus vite et quand la réponse par mail est arrivée on l’a recopiée textuellement. Sauf que la réponse c’était : « Je suis absent du bureau, n’hésitez pas à m’envoyer des traductions ». No comment !
Méfiez-vous de vos faux amis !
∙Il faut aussi se méfier de ses amis, en traduction, ou plus précisément de ses faux amis. Et c’est le verbe demander en français qui en fait souvent les frais, quand il est mal traduit en anglais par demand, qui veut dire exiger. Dans les années 1830, le ton montait entre Paris et Washington au sujet du règlement d’une indemnité suite à la vente de la Louisiane vingt-cinq ans plus tôt. Quand la France a fait parvenir le message suivant au président Jackson : « Le gouvernement français demande… », traduit par « The French Government demands… », le président a rétorqué que si le gouvernement français exigeait quoi que ce soit des États-Unis, il n’obtiendrait rien. Heureusement, cette fois-là l’erreur a été corrigée.
∙Un traducteur anglais traduisit « Dieu défend l’adultère » par « God defends adultery », autorisant ainsi par la voix divine la libéralisation des mœurs et l’infidélité. Le verbe defend en anglais signifie défendre, mais aussi dans le sens de protéger. Toujours se méfier des infidélités de traduction qui mènent ici à l’infidélité tout court !
∙Dur métier que celui d’interprète : quand un délégué espagnol dit : « Estoy constipado, perdónadme », les participants français entendirent dans leurs micros « Excusez-moi, je suis constipé » et tous se tordirent de rire, alors que le malheureux s’excusait tout simplement d’être enrhumé. L’interprète a ce jour-là été invité à quitter la salle.
D’où viennent les Martiens ? D’une erreur de traduction bien sûr !
∙En 1877, un astronome italien dénommé Giovanni Virginio Schiaparelli se lance dans une grande aventure : cartographier la planète Mars. Pour distinguer les zones claires et sombres de cette planète, il utilise des mots tels que mers, continents et canali qui les relient. On comprend alors qu’il existe des canaux sur Mars, donc des constructions humaines, d’où la théorie des petits bonhommes verts ! Et c’est H.G.Wells qui en parle pour la première fois dans La guerre des mondes en 1898.
Quand une erreur de traduction conduit à une dramatique erreur
de diagnostic ou à un surdosage
∙Nous sommes en Floride en 1980. Un jeune homme de 18 ans, d’origine cubaine, Willie Ramirez, se sent très mal. Sa famille pense qu’il souffre d’une intoxication alimentaire et en arrivant aux urgences déclare qu’il a été « intoxicated ». Les médecins le croient en état d’ébriété. Mais il fait une hémorragie cérébrale et devient tétraplégique. Cette erreur de traduction coûtera 70 millions de dollars de dédommagement.
∙Dans les années 2000 c’est en France qu’une autre affaire éclate. À l’hôpital d’Épinal, faute de notice en français, des patients atteints de cancer de la prostate sont sur irradiés et deux médecins et un radio physicien écopent de dix-huit mois de prison ferme. Les médecins se sont fait aider par des soi-disant amis bilingues pour traduire les notices mais ceux-ci ne connaissaient pas les spécificités du matériel, en cours de traduction. Ils ont ainsi infligé des doses de radiation à près de 450 patients entre 2001 et 2006. 24 patients ont reçu une sur irradiation supérieure à 20% et cinq d’entre eux en sont morts. Les autres souffrent, pour la plupart de cystites invalidantes, avec des douleurs résistantes aux traitements à la morphine.Cet accident de radiothérapie est le plus grand qu’ait connu la France.
La semaine prochaine je vous raconterai comment des erreurs de traduction peuvent rapidement virer au cauchemar en politique !
Valérie Chèze, novembre 2020
Oui, je prends rendez-vous car je veux en savoir un peu plus
Une première rencontre en visioconférence pour faire connaissance
et évaluer vos besoins.
Le temps d’un clic et j’écris pour vous !